Hommage du Président du CESE Patrick Bernasconi à Jacques Chirac

 

Le Conseil économique social et environnemental rend hommage à celui qui fut le 5ème  Président de la République, et présida aux destinées de notre pays durant 12 ans.

 

Je désire saluer la mémoire de celui qui, fondamentalement et viscéralement attaché aux valeurs républicaines, restera celui qui prononça le discours d’anniversaire de la rafle du Vel d’hiv : « la France patrie des lumières et des droits de l’homme, terre d’accueil et d’asile, la France ce jour-là accomplissait l’irréparable » reconnaissant ainsi le rôle que la France avait joué dans la déportation des juifs pendant la 2eme guerre mondiale.

 

De la même façon, Jacques Chirac restera le Président qui, premier Chef d’Etat à alerter le monde sur l’urgence climatique, déclara « notre maison brûle et nous regardons ailleurs ».

 

Il occupa une place singulière sur le plan international, comprenant les grands mouvements qui agitent le monde, défenseur infatigable de notre indépendance nationale, mais reconnu par tous comme étant un sage.

 

Un sage pour qui l'engagement culturel était une passion, disait-il : « Passion d'apprendre et de transmettre. Passion de donner et de découvrir. Passion de soi, de son histoire, de son patrimoine, de ses racines et passion de l'autre, que l'on rencontre dans sa beauté et sa vérité. » Cette passion était doublée d’une formidable exigence, celle de protéger les cultures y compris les plus fragiles. 

 

Son attention à l’autre, aux plus faibles, ne s’est jamais démentie.

 

Président de la République, Jacques Chirac a toujours veillé à notre Conseil, en portait une vision moderne, et je souhaite partager avec vous cet extrait de son discours du 29 octobre 1996, dans notre hémicycle, lors du 50ème anniversaire du Conseil Economique et Social :

 

« Le Général de Gaulle a donné à votre Assemblée sa forme actuelle et sa véritable dimension. Elle constitue désormais, aux côtés de l'Assemblée nationale et du Sénat, la troisième Assemblée de la République, dotée d'un rôle de conseil et de proposition à l'égard du Gouvernement. (..) J'ai pourtant la conviction qu'une démocratie moderne repose en réalité sur deux piliers : le corps politique, qui est composé de l'ensemble des citoyens, et la société civile, qui réunit les forces vives de la nation. Le citoyen n'est pas seulement un sujet de droit, en quelque sorte un être abstrait ; il est aussi un salarié, un paysan, un chef d'entreprise, un père de famille. C'est pour cela que nous devons inviter les corps intermédiaires, syndicats, associations, groupements, à prendre part à la décision politique. Ainsi, nous comblerons le vide dangereux entre l'Etat et l'individu qui résulterait d'une vision trop étroitement politique de la démocratie. Il n'y a pas de démocratie moderne sans une démocratie sociale. (..)- Votre Assemblée est, à ce titre, le dépositaire d'un modèle, un modèle qui s'est forgé progressivement au cours du vingtième siècle et qui fonde désormais pour une large part le consensus qui assure ou doit assurer la cohésion de notre société. » 

 

Comme tous les Françaises et tous les Français nous portons le deuil d’un grand Chef d’Etat.