Portrait de Natalie, du groupe citoyen "Générations nouvelles"

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Travaux et auditions
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Chapeau

Natalie, citoyenne tirée au sort livre ses impressions sur sa participation au projet d'avis "Générations nouvelles : quelles promesses pour quel avenir ?". 

Corps

 

Natalie, 52 ans, région parisienne, membre du groupe citoyen « Générations nouvelles : construire les solidarités de demain ».

 

Je n’ai pas hésité une seconde à participer à cette expérience car c’était une occasion de prendre la parole qui m’était offerte. Je fais partie des personnes qui en ont marre que les hommes et femmes politiques s’expriment en leur nom. J’ai envie de leur dire « Venez nous demander et vous saurez ce que l’on pense ! ». 

 

Par ailleurs, je suis quelqu’un d’assez engagée. Je m’intéresse à la vie politique. Malheureusement je constate que la seule manière d’être entendue aujourd’hui en France, semble être les manifestations auxquelles nous assistons, qui se terminent dans la violence. Le vote est complètement dévoyé et la démocratie est franchement en panne, ce qui m'effraie pour les générations nouvelles. Donc je pense que cette expérience c’est l’un des espoirs qu’il nous reste, en tant que citoyens de pouvoir s’exprimer et être entendus.

 

J’ai vécu cette aventure de manière très positive. La possibilité d’échanger avec des citoyens de toutes les régions, de tous les âges et de toutes les cultures a été très enrichissante. Cela m’a montré que malgré les dissensus, il est possible d’aboutir à des propositions communes sans s’écharper et en s’écoutant. Pour moi c’est cela la démocratie. Pouvoir comprendre tous les points de vue et acquérir une plus grande ouverture d’esprit. 

 

Je suis l’exemple même de l’ascenseur social dont on parle tant dans cette saisine donc je me suis sentie particulièrement concernée par ce projet. Les préconisations que nous avons formulées permettent selon moi de donner des pistes pour résoudre la panne de l’ascenseur social, que je subis encore. Je pense même qu’on aurait pu aller un peu plus loin, notamment sur les algorithmes utilisés pour la sélection de candidats dans le cadre de recrutements.

 

Ma plus grande interrogation est de savoir si le pouvoir politique va véritablement s’emparer de notre travail. C’est pour cela que lors du travail de rédaction j’ai été très active car je trouvais que les mots n'étaient pas assez forts et avec ce que l’on vit actuellement il faut des mots puissants. J’ai beaucoup insisté pour que l’on aboutisse à un texte court et percutant, susceptible d’interpeller les pouvoirs publics. Ma plus grande peur est que cette saisine fasse l’objet d’une récupération politique et médiatique alors que sa fin est de servir l’intérêt général.

 

Le CESE est une institution que je ne connaissais pas du tout et c’est dommage car on en a vraiment besoin, en tant qu’écho de la société. La visite du lieu que nous a fait l’administrateur de la section, homme passionné et passionnant, reste pour moi un souvenir absolument incroyable. L’audition des différents experts a été un exercice captivant, très instructif et riche en échanges. 

 

Cette expérience m’a redonné un peu d’espoir en la démocratie, surtout lorsque l’on voit la volonté des pouvoirs publics de réformer le CESE, qui est une institution essentielle pour l’expression de cette démocratie. D’un point de vue personnel, cela m’a aussi conforté dans le souhait de m’investir dans la vie d’une petite commune, car comme on dit ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. 

 

Si je devais décrire cette expérience en trois mots : « espoir », « partage » et « recommencer » !

 

© Katrin Baumann

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