Portrait d'Aziz, du groupe citoyen "Générations nouvelles"

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Travaux et auditions
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Chapeau

Aziz, citoyen tiré au sort livre ses impressions sur sa participation au projet d'avis " Générations nouvelles : constuire les solidarités de demain ".

Corps

Aziz, 45 ans, membre du groupe citoyen « Générations nouvelles : construire les solidarités de demain ».

 

J’ai été contacté le soir de la première journée de travail du groupe pour être suppléant dès le lendemain matin. Il m’a fallu me décider très rapidement. Et après avoir été certain qu’il ne s’agissait pas d’une entourloupe,  j’ai accepté de participer à cette aventure sans hésitation. Cela m’a tout de suite intéressé car ces dernières années je me suis beaucoup interrogé sur l’évolution de la société tout en ayant un sentiment d’impuissance et de frustration. C’était là, une occasion pour moi de m’exprimer.

 

En arrivant le premier jour, j’ai ressenti beaucoup d’enthousiasme et d’espoir. J’ai vraiment eu l’impression de m’engager pour une cause commune, pour servir l’intérêt général. Le démarrage a été intense mais très intéressant. On avait l’impression de recueillir les avis de tout le monde, même des citoyens les plus discrets. La richesse de ce groupe réside dans sa composition avec des personnes totalement différentes. Les nombreux dissensus que l’on a pu avoir montre bien que le panel de citoyens était très diversifié. Ce qui ne nous a pas empêchés de nous rejoindre sur de nombreuses questions.

 

La période du confinement a été plus difficile, chacun a eu besoin de trouver ses marques. Le groupe citoyen s’est beaucoup remis en questions mais je n’ai jamais douté. J’étais convaincu que la commission temporaire avait vraiment comme objectif de nous intégrer parfaitement dans l’avis. Cette période s’est plutôt bien passée avec pas mal de participation des citoyens. Je regrette juste que l’on ne soit pas allé recueillir les avis des plus discrets, comme c’était le cas en présentiel. 

 

Lors des premières sessions, j’ai pu découvrir l’environnement de travail de la commission temporaire en assistant à leurs réunions et rencontrer des personnes aux parcours admirables. Ils avaient toujours à cœur de prendre en compte l’avis des citoyens. L’ambiance était très conviviale ce qui a beaucoup facilité les échanges. J’ai souhaité m’investir pleinement dans cette expérience en participant autant que possible aux réunions, car pour une fois que l’on donnait l’occasion aux citoyens de pouvoir s’exprimer, il fallait être à la hauteur de l’enjeu. Les dernières semaines de travail ont été éprouvantes entre les relectures et les réunions en visioconférence. 

 

La commission temporaire était très organisée dans le travail et savait vers quoi elle allait. Pour le groupe citoyen, c’était plus compliqué de comprendre dans quelle direction nous allions. Nous avons abordé énormément de thèmes et une de mes craintes a été de nous dissiper et de ne pas couvrir le sujet proposé. Mais nous avons été très bien encadrés ce qui a permis de faire converger nos idées. Le groupe citoyen était très concerné par l’écologie et je craignais que notre travail soit redondant avec celui de la Convention Citoyenne pour le Climat. Au risque de faire de l’ombre aux sujets principaux de la saisine : la question de la panne de l’ascenseur social et des solidarités intergénérationnelles. Deux sujets qui font particulièrement écho en moi, ayant un vécu qui me permet modestement d’avoir une légitimité à en parler. 

 

Notre plus grande crainte est que notre travail soit seulement lu, nous espérons qu’il sera au moins écouté en espérant idéalement qu’il soit pris en compte au niveau institutionnel. Je souhaite vraiment que la démarche de co-construction d’un avis initiée par le CESE soit le début d’une longue série. La suite donnée à notre avis sera déterminante, c’est de là que découlera mon envie de continuer à m’engager ou pas. Nos travaux doivent être une lueur d’espoir pour les citoyens.

 

Cette aventure au CESE restera une expérience inoubliable. J’espère que le CESE, qui mériterait d’être d’avantage connu, va ouvrir des portes vers une réforme des institutions dans le sens des citoyens. J’ai peur que notre avis reste au fond d’un tiroir sous une pile d’avis et je souhaite vraiment qu’il soit un booster de démocratie participative. 

 

Si je devais définir cette expérience en trois mots : « bienveillance », « empathie » et « espoir ».

 

© Katrin Baumann

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