Discours de Thierry Beaudet - Mot d'accueil de la Conférence sociale sur les bas salaires
Discours de Thierry Beaudet, président du CESE
Accueil de la Conférence sociale "Salaires, carrières, emplois : ensemble pour avancer à la Conférence sociale"
Seul le prononcé fait foi
Madame la Première ministre,
Mesdames et messieurs les ministres,
Mesdames et messieurs,
Au nom du Conseil économique, social et environnemental, je suis très heureux d’accueillir aujourd’hui la conférence sociale, qui se tient sous votre autorité, Madame la Première Ministre.
Cette conférence est bien évidemment assombrie, du fait qu’à l’heure où je parle, tous les collégiens, les lycéens, les enseignants, les agents et les parents d’élèves de notre pays portent le deuil de Dominique Bernard, professeur de lettres à Arras, assassiné par un fanatique vendredi dernier, trois ans tout juste après la mort de Samuel Paty. Je fais miens vos mots, Madame la Première Ministre : « Cibler l’école, les professeurs, les agents, c’est s’attaquer à la République ». Aussi au nom de notre assemblée, j’exprime devant vous notre horreur, notre colère et notre ferme détermination à combattre toute forme de terrorisme. Il en va de la paix civile et de notre commune humanité.
L’idée de la conférence sociale qui vous réunit est issue des rencontres de Saint-Denis du 30 août dernier avec les chefs des partis politiques et les présidents des assemblées constitutionnelles. Le concentré de politique que fut cette rencontre a conduit à redonner l’initiative aux partenaires sociaux, à se fier à la démocratie sociale.
Le CESE, institution charnière entre l’Etat et la société, ne peut que se réjouir que les dirigeants des principaux partenaires sociaux de notre pays travaillent avec le gouvernement sur les mêmes bancs que les conseillers issus de la société civile, dont un grand nombre appartiennent aux organisations invitées à la conférence, mais aussi sur ces mêmes bancs qui accueillent régulièrement des citoyens, comme ce fut le cas lors de la convention citoyenne sur la fin de vie.
Avec l’ensemble de notre assemblée, je me réjouis que le CESE apparaisse comme un des centres de gravité naturels de notre vie publique, équilibrant la démocratie politique, la démocratie sociale et la démocratie participative.
Dans cette maison, nous nourrissons la conviction profonde que notre pays souffre d’une crise de défiance réciproque : défiance de la société à l’égard du politique certes, mais aussi défiance du politique à l’égard de la société, ce malaise démocratique rendant difficile et ralentissant la résolution de bien des maux auxquels nous sommes confrontés. Depuis quelques années, plusieurs initiatives ont tenté d’y remédier : la réforme du CESE lui-même, mais aussi le Grand débat, les deux conventions citoyennes, le Conseil national de la refondation. Une culture de la participation et de l’expérimentation démocratique se met peu à peu en place dans notre pays, et je m’en réjouis.
Il n’en reste pas moins que dans un monde sous fortes contraintes, où les tensions, sociales, climatiques, politiques, et de plus en plus géopolitiques, s’entremêlent et s’alimentent les unes les autres, nos cadres démocratiques sont mis à l’épreuve et le seront sans doute encore plus dans l’avenir. Nous avons ici la certitude qu’ils résisteront d’autant mieux qu’ils reposeront sur une forte armature sociale.
Faire confiance aux corps intermédiaires, aux partenaires sociaux ici rassemblés c’est renforcer cette armature. Nos concitoyens ne s’y trompent pas : les syndicats comme les entreprises bénéficient de nets gains de confiance. C’est donc bien sur ce socle que notre pays peut édifier un dialogue social renouvelé, à même de bâtir des compromis utiles à nos concitoyens.
Salaires et déroulement des carrières : les sujets dont vous allez vous emparer sont vitaux pour un très grand de nos concitoyens. Vitaux pour la cohésion de notre nation.
Je vous souhaite d’excellents travaux.
Je vous remercie.
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