Discours de Thierry Beaudet - Clôture de la Convention Citoyenne sur la fin de vie

Crédits photo : Katrin Baumann / CESE

Discours de Thierry Beaudet, président du CESE
Clôture de la Convention Citoyenne sur la fin de vie

Seul le prononcé fait foi

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Je veux très simplement vous dire, en vous ayant entendu ce matin encore, la très grande fierté du CESE d’avoir constitué cette Convention Citoyenne sur la Fin de Vie. 

Souvenez-vous, la Première ministre vous avez exhorté à être libre. Libres, vous l’avez été. Tous les observateurs s’accordent à dire que cette Convention a été pluraliste, ouverte, libre.

À cet instant, je repense à toutes les questions que nous nous sommes posées depuis un an. Je pourrais relater la somme des questions que nous nous sommes posées depuis un an : Comment créer, à votre attention, un espace de débat suffisamment protégé des influences extérieures mais sans vous enfermer dans une bulle pour donner à voir la richesse de vos réflexions ? Comment mettre à votre disposition des éléments d’information qui puissent éclairer sans orienter ? Comment garantir la pluralité des regards et expertises qui vous ont été proposés ?
Si la perfection n’est pas de ce monde, il me semble que ce que nous avons réalisé ensemble est, à bien des égards, remarquable.
Moi aussi je veux féliciter toutes les équipes qui se sont mobilisées sans relâche, non pas seulement depuis le 9 décembre, mais depuis que l’idée d’une convention citoyenne a germé, c’était un peu avant l’été dernier.

Après Blaise, après Claire, je prends moi aussi le temps de remercier toutes les équipes que désormais vous connaissez par cœur, la Direction de la Participation Citoyenne, la direction de la Communication, toutes celles et ceux qui ont participé à l’animation de vos travaux. Tous nos partenaires de l’équipe d’animation, les coachs, les facilitateurs graphiques.

Merci aussi à toutes les équipes que vous voyez moins mais que vous n’avez pas oublié qui ont, en effet, fourni un travail gigantesque : l’accueil, la sécurité, les équipes techniques, la restauration, la comptabilité, les voyages, l’informatique et la reprographie (qui va travailler tout cet après-midi).

Je voudrais très sincèrement et très chaleureusement remercier toutes les personnalités auditionnées qui sont venues nombreuses partager leur expérience, leurs convictions pour éclairer vos débats et vos délibérations. J’ai eu le plaisir de saluer ce matin, ils sont dans la tribune, Alain Claeys et le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia. Je veux remercier les chercheurs également. Vos analyses, vos travaux nous seront précieux pour encore progresser. Et je veux moi aussi remercier les médias d’avoir donné à voir les travaux que vous avez conduits.
 Je veux bien sûr saluer le réalisé par le collège des garants (AGNESE, MARJANE, MIN et BERNARD) et puis saluer ce formidable Comité de gouvernance (FANNY, KENZA, JACQUES, BENOIT, MICHEL, GIOVANNA, SANDRINE, HELENE, CYNTHIA, JEAN-FRANCOIS, FRANCOIS, MATTHIEU et JEAN-PIERRE), Comité de gouvernance formidablement orchestré par Claire.

Évidemment, les principales félicitations c’est à vous qu’elles sont destinées. Merci et bravo. Merci et bravo pour votre mobilisation sans faille, votre rigueur, votre assiduité. Je mesure que pour la plupart d’entre vous, cette implication ne s’est pas arrêtée aux portes du Palais d’Iéna, mais que vous avez effectué des visites de terrain, sollicité des rencontres, avez répondu à des sollicitations, êtes intervenus dans des débats, Je mesure à quel point ce sujet vous a accompagné entre les sessions. Je sais aussi que pour beaucoup d’entre vous, cet engagement citoyen a supposé beaucoup d’adaptation et de compromis dans vos vies professionnelles et personnelles. Aussi à cet instant, je pense à vos entourages, je pense à vos proches, qui ont indirectement participé à la réussite de la Convention, en absorbant le choc de vos 27 jours d’absence. Merci à elles et à eux. 

Je dois dire que j’ai été particulièrement touché à la lecture de vos premiers témoignages. Beaucoup d’entre vous évoquent une expérience humaine à la fois collective et personnelle. Collective, certaines et certains écrivant sans détour leur scepticisme initial sur la possibilité qu’une telle diversité de profils parvienne à construire un intérêt général. Au cours de ces 27 jours, vous avez démontré que c’était possible et vous l’avez fait.

Une expérience personnelle. Certaines et certains évoquant ces neuf sessions comme un véritable parcours. Un parcours de conviction, pour celles et ceux qui ont modifié ou nuancé leur vision d’un sujet si complexe et si fondamentalement intime et collectif. Et aussi un parcours de compétences pour celles et ceux qui ne se pensaient pas capables de prendre la parole en public, par exemple dans cet hémicycle, ou de défendre des points de vue argumentés dans une discussion contradictoire. Les faits ont tout balayé par la force de votre collectif : vous avez toutes et tous démontré que vous en étiez capables. 
 
Cette parole, votre parole libre a été rendue possible, certes, par les méthodes que nous avons mobilisées mais d’abord par la bienveillance constante et le respect mutuel dont vous avez témoignés depuis le 1er jour. 

Dans les prochaines semaines, je parlais de parcours de compétences, nous allons finaliser le dispositif qui vous permettra de prévaloir des nouveaux savoirs et des nouveaux savoir-faire que vous avez acquis à l’occasion de cette expérience démocratique. J’y tenais. C’est important de valoriser ce que vous avez fait. 

Je veux que vous sachiez également que de nombreuses délégations étrangères sont venues assister à vos débats (venant des États-Unis, du Portugal, des Pays-Bas, de la Belgique, d’Italie). Les mots qu’ils ont toutes et tous prononcés été emprunts d’énormément de respect à votre égard et pour ce qu’ils ont vu ici. 

Pour répondre à la question posée par la Première ministre, vous avez démontré de façon magistrale que des dispositifs de délibération respectueux, apaisés sont possibles et efficaces. Qu’il y a des alternatives à la brutalité des formules toutes faites, aux affrontements stériles de blocs contre blocs, à la stupéfiante violence verbale qui prospère dans notre société et pas seulement sur les réseaux sociaux. 

Alors maintenant, nous devons parler des suites de vos travaux, ce dont le CESE se sent particulièrement responsable à cet instant.
La remise de vos conclusions au Président de la République demain marquera une fin. Une fin mais je forme le vœu que ce ne soit pas la fin. Je forme le vœu que le moment venu, comme elles s’y étaient engagées, la Première ministre et la Présidente de l’Assemblée nationale, reviennent devant vous pour vous faire part des suites qu’elles auront réservé à vos travaux. Sachez que je m’y emploierai parce que je suis profondément convaincu de l’utilité de ce que vous fait. J’ai acquis, plus fortement encore, la conviction, comme vous l’avez dit ce matin, que la participation citoyenne peut restaurer la confiance envers les institutions et les élus. Elle est loin de contester la démocratie représentative mais peut la conforter pour donner des points d’appui et de l’assise aux politiques publiques. 

Le plus souvent assis dans les tribunes au cours de ces 27 jours, j’ai été témoin de scènes remarquables, qui manquent à notre vie démocratique et je dois dire que j’ai été particulièrement touchés par vos témoignages d’hier après-midi.

Ce que vous avez réalisé est formidable. Claire l’a dit, donne beaucoup d’espoir et je suis convaincu que rien ne sera plus jamais comme avant. Vous avez montré qu’il faut faire confiance aux Françaises et aux Français et qu’on peut discuter au fond de sujets qui divisent dans le respect mutuel. 
Vous avez montré qu’il faut constituer d’autres Conventions citoyennes pour passer au tamis de la société les grands sujets qui nous concernent. De tout cela, au nom de CESE et en mon nom personnel, je veux vous dire MERCI.

Mesdames et Messieurs, je déclare close la Convention Citoyenne sur la Fin de Vie.