Cette résolution a été présentée par Cécile Gondard-Lalanne (Groupe Alternatives sociales et écologiques), et Elisabeth Tomé-Gertheinrichs (Groupe Entreprises), au nom de la Commission Travail et Emploi présidée par Sophie Thiéry (Groupe CFDT) lors de l'assemblée plénière du 27 juin à 14h30. Elle a été adoptée à l'unanimité avec 119 voix pour.

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a examiné en séance plénière le mardi 27 juin sa résolution sur le travail. Cette initiative s’inscrit dans la continuité des travaux de la commission du travail et de l’emploi et de deux événements récents :

- La rencontre du 14 février organisée en lien avec les Assises du travail et au cours de laquelle le CESE a présenté les résultats de son enquête sur « travail et climat » ;

- La journée du 10 mai « le travail dans tous ses états au cours de laquelle sont intervenus, aux côtés de rapporteurs et de membres du CESE, les principaux leaders des organisations syndicales et professionnelles ainsi que de nombreux économistes et sociologues tels que Jean-Hervé Lorenzi, Bruno Palier, Dominique Méda, Thomas Coutrot…

Au cœur de l’actualité ces derniers mois, le travail et son organisation sont largement bouleversés par les transformations de notre société et de notre économie : dérèglements climatiques, pénurie des ressources et de l’énergie, ruptures technologiques portées par la numérisation et l’intelligence artificielle, vieillissement de la population active.

Toutes ces évolutions rendent nécessaire un débat de société pour repenser l’attractivité de nos métiers, notre rapport au travail, son sens et sa finalité ainsi que la conciliation des temps de vie professionnelle et personnelle.

Cette résolution invite urgemment à :

1) Repenser le rapport au travail dans le cadre d’un développement de nouvelles organisations du travail,
avec comme grands enjeux : la maîtrise des effets de l’intelligence artificielle sur le travail, un renouvellement des pratiques managériales basé sur la confiance et l’autonomie ; culture de la prévention et lutte contre la désinsertion professionnelle ;

2) Engager la mutation des métiers dans une transition juste 
La mobilisation collective de tous les acteurs, les conditions de l’adhésion au travail sont fortement questionnées et appellent des réponses en termes de reconnaissance et de possibilité d’évolution professionnelle dans un contexte de mutations environnementales et sociales ;

3) Dynamiser la démocratie au travail 
Le développement d’un dialogue social et professionnel de proximité est un levier de qualité et d’amélioration des conditions dans lesquelles le travail est effectué, de l’amélioration de sa qualité et du sens que les travailleuses et les travailleurs y trouvent. L’intégration des statuts de travailleurs « atypiques » 
ou précaires dans ce projet est un enjeu fondamental ;

4) Lutter contre toutes formes d’inégalités, de discriminations et de précarités 
Inégalités et discriminations ont des effets très négatifs sur l’accès au travail et la manière dont le travail est vécu et réalisé. Ces sujets dépassent le monde du travail : la précarité du logement, la mobilité réduite, les contraintes familiales lourdes (pour les aidants, les familles monoparentales, etc.) sont autant de facteurs connus de ces difficultés. A cela s’ajoutent les autres facteurs de discrimination qui restent à traiter.

Fort de sa composition qui réunit les principales organisations de la société civile, le CESE entend poursuivre sa contribution au débat national sur le travail en instituant des rencontres annuelles qui s’appuieraient notamment sur ses travaux et les démarches participatives qu’il anime.