Portrait de conseiller : Helno EYRIEY

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Qui sont les conseillères et conseillers du CESE ? Chaque semaine, retrouvez le portrait d'une ou un membre du CESE : parcours, engagement dans la société civile organisée et ambitions pour leur mandat au sein de la troisième assemblée de la République... Focus sur celles et ceux qui forment la société agissante.

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Alors qu’il termine tout juste ses études de lettres, Helno Eyriey débute son premier mandat en tant que conseiller au CESE, où il préside le groupe des Organisations étudiantes et des mouvements de jeunesse.

« La jeunesse n’a, en réalité, pas vraiment de voix au chapitre, ni dans les décisions locales, ni dans les décisions nationales ! Or, ce n’est jamais bon d’affaiblir la représentation des jeunes et des étudiants, parce que cela donne des générations qui ne seront pas des citoyens impliqués et qui n’iront pas voter aux élections, parce qu’ils ne sentiront pas représentés ou qu’ils n’auront jamais vu l’utilité que cela peut avoir. »

Sa présence au sein de la troisième assemblée semble donc toute naturelle : le CESE est la seule institution qui offre aux jeunes un espace de représentation, à travers l’existence d’un groupe dédié. Avec ce mandat, Helno Eyriey tente de répondre à la question qui traverse son engagement :

« Comment arriver à faire en sort de permettre aux jeunes de s’engager, quel que soit le degré, et ainsi de se sentir impliqué, représenté ? ».

De l’île de La Réunion à Paris, retour sur le parcours de militant de terrain d’Helno Eyriey, pour qui l’engagement au service des autres a constitué un vecteur d’intégration sociale majeur.

De l'antenne réunionnaise au Bureau national de l'UNEF

Son engagement démarre sur son île natale de La Réunion, en même temps que sa première année d’études en lettres modernes. C’est là qu’il s’engage au sein de l’Union Nationale des Etudiants de France (UNEF), dont l’antenne locale, très jeune, ne compte alors pas plus de 600 adhérents (contre plus de 2000 aujourd’hui).

« Je suis arrivé sans réel enthousiasme à l’Université, car je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire. Avec d’autres amis, nous avons rencontré des personnes, qui nous ont parlé de l’UNEF. Le lendemain, il y avait une Assemblée Générale, à laquelle on nous a proposé d’aller. Et on y est allés, on n’avait pas cours ce jour-là. Donc ça s’est fait un peu par hasard ! Mais finalement, pas tant que ça : je n’y serais pas resté si ce n’était pas le bon choix pour moi, du point de vue idéologique notamment. Je me suis parfaitement reconnu dans ce que portait l’UNEF, dans son histoire ! »

Très vite, Helno Eyriey s’implique de plus en plus sur le terrain : il gère des équipes, imprime et distribue des tracts, tisse des liens avec les étudiants de l’île en se rendant disponible sur les campus pour discuter et recueillir les problèmes… C’est ainsi qu’il devient Secrétaire général, poste qu’il occupera jusqu’à son élection à la tête de la section locale. En tant que président, ses responsabilités évoluent : il tranche les décisions stratégiques et représente l’UNEF face aux journalistes ou lors de rencontres politiques et institutionnelles. En 2017, il quitte l’île de la Réunion pour rejoindre le Bureau national de l’UNEF, à Paris, où il est responsable des affaires sociales, tout en étant référent de certains territoires.

L'engagement militant, une expérience transformatrice

La reconnaissance que porte Helno Eyriey envers son organisation est grande : il estime que c’est son engagement qui lui a permis de « trouver [sa] place dans la société », et de gagner en confiance.

« Non seulement j’ai contribué à faire progresser l’UNEF, comme tous les militants, mais l’UNEF a vraiment contribué à me faire progresser personnellement, dans beaucoup de domaines. Par exemple, elle m’a permis de vaincre ma timidité : j’ai mis un an avant de pouvoir faire une intervention dans un amphithéâtre, ce qui est la base du militantisme étudiant ! A l’origine, même parler dans une réunion avec dix personnes, je ne le faisais pas. Dans mon organisation, on me poussait, dans le bon sens du terme. »

Ses plus belles réussites sont avant tout humaines : « On arrive à faire progresser d’autres militants, notamment les personnes qui nous succèdent aux postes dans l’organisation et que l’on accompagne », explique-t-il.

Ce que retient Helno Eyriey des combats menés ? Evidemment, les victoires obtenues pour améliorer les conditions d’études des jeunes : parmi elles, l’obtention des sessions de rattrapages pour tous et du principe de compensation semestrielle sur l’ensemble de l’île de la Réunion, ou encore l’annulation de l’augmentation de loyers dans les résidences étudiantes du CROUS.

Le début d'une « expérience citoyenne peu commune » au CESE

Après ses années de militantisme à l’UNEF, Helno Eyriey prolonge donc son engagement pour les jeunes, qu’il représente désormais au sein du Conseil. Il estime que le rôle du CESE, qui permet de donner du poids aux corps intermédiaires dans la construction des politiques publiques, est un élément central pour la démocratie.

« Il y a parfois débat entre la vision d’un Etat-stratège ou d’un Etat-providence : est-ce que l’Etat doit tout gérer et centraliser, ou est-ce que l’on répartit les responsabilités ? Pour ma part, j’ai toujours été entre les deux : un Etat fort est nécessaire, pour garantir la justice et l’équité sur tout le territoire. En même temps, je suis convaincu que sur de nombreuses questions, il faut davantage associer les principaux concernés aux prises de décision : les corps intermédiaires, notamment. C’est le CESE qui donne cette place aux corps intermédiaires, aux associations, et aux citoyens : il offre un espace de discussion, de confrontation, et d’éclaircissement. »

Le groupe des Organisations étudiantes et des mouvements de jeunesse, dont il est président, se veut moteur sur de nombreux sujets pour les cinq ans à venir : représentation des jeunes dans l’espace public, défense des enjeux environnementaux, meilleure articulation de la parole des corps intermédiaires avec celle issue de la participation citoyenne ou encore amélioration de la place du CESE au sein des institutions… Autant de thématiques qu’entend porter le groupe au cours de cette mandature, sous la houlette de son président.


Crédits photo : Katrin Baumann