Un prix Nobel de la paix au CESE

Catégorie
Relations internationales et coopération
Date de publication
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Visite d'Aung San Suu Kyi le 16 avril 2014
Chapeau

Le 16 avril dernier, la Présidente de la Ligue Nationale pour la Démocratie de Birmanie, Aung San Suu Kyi, a honoré le CESE d’une visite pour sa deuxième venue officielle en France depuis sa liberté retrouvée en 2011.

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Le long entretien qu’elle a eu, accompagnée de deux députés de son parti, avec le Président Jean-Paul DELEVOYE et plusieurs membres du Bureau, a porté sur les dangers que court la fragile démocratie birmane et le rôle que les corps intermédiaires – syndicats, organisations professionnelles, associations et organisations de jeunes – peuvent jouer dans sa consolidation.

Le prix Nobel de la paix a fait part de ses préoccupations devant les manipulations gouvernementales dont sont l’objet les syndicats, les associations et les jeunes (représentant près de la moitié de la population). La « malléabilité » de ces derniers (faible culture politique, addictions diverses, enrôlement…) rend incertaine la loi en discussion sur l’université. Le pouvoir s’oppose à ce que l’enseignement supérieur diffuse les valeurs de la démocratie, redoutant que les jeunes éduqués ne deviennent des opposants au régime.

Edith ARNOULT-BRILL et Michel COQUILLION ont présenté les réflexions du CESE sur les conditions de développement de la liberté associative et syndicale, qui suppose des critères de représentativité permettant l’accès à des institutions et facilitant un dialogue responsable avec les pouvoirs publics. Antoine DULIN, a ensuite évoqué la place des jeunes et du mouvement scout dans la construction d’une citoyenneté généreuse. Guy VASSEUR a rappelé le rôle qu’avaient joué les organisations paysannes en France pour développer la responsabilisation du monde paysan et leurs missions en matière de protection sociale, de gestion de filières et de formation. Patrick Lenancker a quant à lui évoqué la vivacité du mouvement coopératif. AUNG SAN SUU KYI, a indiqué que l’agriculture fait vivre - mais mal - 70 % de la population birmane et que le problème foncier agricole est explosif du fait des expropriations illégitimes. Elle a souhaité qu’une délégation du groupe des agriculteurs se déplace en Birmanie prochainement pour aider son pays à réfléchir à l’organisation de la paysannerie. La Présidente de la Commission des lois du Parlement birman a montré de l’intérêt pour les méthodes d’organisation du dialogue social dont le CESE est un modèle réputé et a souhaité, appuyée par l’ambassadeur de France en Birmanie, Thierry MATHOU, que le CESE effectue une visite de travail pour l’aider à penser les réformes constitutionnelles qui lui semblent indispensable pour consolider la jeune démocratie birmane.

 

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De gauche à droite : Patrick LENANCKER, Guy VASSEUR, AUNG SAN SUU KYI, Jean-Paul DELEVOYE, Monique BOUTRAND, Edith ARNOULT-BRILL et Philippe LE CLÉZIO.

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