Recommandations du CESE sur le dialogue sciences-société

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Sciences et société : répondre ensemble aux enjeux climatiques
Chapeau

Avis présenté par Jean Jouzel et Julien Blanchet, au nom de la section de l'environnement, voté à 162 voix pour et 14 abstensions.

Un dialogue de qualité entre la communauté scientifique, la société civile et les pouvoirs publics est aujourd’hui nécessaire pour pouvoir rechercher et trouver des réponses collectives aux enjeux du changement climatique.

Corps

L’objectif du CESE est d’énoncer des recommandations qui permettent aux interactions, déjà nombreuses, qui existent entre la communauté des scientifiques du climat et la société de se transformer en dialogue véritable, pleinement efficace. Le CESE envisage de nombreuses modalités pour ce renforcement depuis la création de lieux de dialogue jusqu’au développement de projets coconstruits, en passant par les modalités de la gouvernance. Au niveau territorial, un processus d’échange et de rencontre entre les acteur.rice.s de la recherche et ceux.celles du monde économique s’avère particulièrement nécessaire.

Renforcer les liens entre les chercheur.euse.s et les décideur.euse.s politiques
  • Créer au niveau du Président de la République et sous son autorité, en s’inspirant de l’exemple du Royaume-Uni, un poste de « chief scientist », qui serait confié à un.une chercheur.euse de haut niveau, internationalement reconnu.e.
  • Envisager une évolution de l’OPECST vers une instance composée de membres des trois assemblées (Parlement et CESE), pour répondre à leur besoin commun d’analyse des choix scientifiques et technologiques.
  • Encourager les chercheur.euse.s français.e.s à s’impliquer et si possible à renforcer leur présence dans le processus du GIEC, et leur assurer un soutien financier spécifique des ministères concernés.
Améliorer le dialogue entre les acteur.rice.s économiques et la communauté scientifique
  • Simplifier les démarches d’appels à projets pour les PME afin de renforcer les opportunités de création de projets collaboratifs concernant tout particulièrement l’accès aux services climatiques. Dans ce cadre les chambres consulaires sont invitées à accroître leur contribution.
  • Mieux contrôler les liens d’intérêt des chercheur.euse.s en instaurant une déclaration systématique de tous les liens, financiers ou non, existants entre ces dernier.ère.s et les industriel.le.s.
  • Organiser un dialogue permanent entre la communauté scientifique et les acteur.rice.s de l’entreprise sur le développement des services climatiques.
Développer grâce aux sciences citoyennes le dialogue entre citoyen.ne.s, associations et communauté scientifique
  • Valoriser les savoirs d’expérience, d’usage ou l’expertise citoyenne en les mobilisant plus systématiquement dans la construction des projets de recherche sur le changement climatique et les démarches scientifiques dans les territoires.
  • Développer dans les universités et organismes de recherche une mission « recherche participative » fondée sur un partenariat avec des associations afin de favoriser les échanges science citoyenne - science académique.
  • Multiplier les expériences d’évaluation de la recherche par une communauté de pair.e.s étendue aux non-scientifiques.
Organiser et territorialiser le dialogue
  • Faciliter en temps et en moyens les efforts des chercheur.euse.s pour établir et maintenir des liens avec la société. Pleinement reconnaître et valoriser ces efforts dans la formation doctorale, comme dans le déroulement de leur carrière.
  • Faire des regroupements d’universités, d’écoles et d’organismes de recherche à devenir des lieux de débat en territoires associant scientifiques et représentants de la société civile sur les politiques d’atténuation et d’adaptation au changement climatiques. Dans ce cadre les CESER doivent utilement être associés.
  • Faire émerger des mécanismes de saisine directe des organismes de recherche et des universités par les citoyens et leurs différentes formes d’organisation.
  • Faire bénéficier des projets de recherche dans le domaine des sciences climatiques, qui développent une dimension de dialogue sciences-société, de financements dans la durée.