Vivre ensemble, entre confiance et défiance

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Quelques extraits d'interventions
Chapeau

Comment vivre ensemble ? Le vivre ensemble n’est pas un état de fait, mais une construction qui exige endurance et lucidité. Notre société ne s’est pas encore donné les moyens suffisants pour le concevoir dans toutes ses dimensions.

Corps

Systèmes de santé, croyances, cultures, éducation, solidarité… le vivre ensemble manque toujours de diagnostics précis, d’analyses sans complaisance, de propositions adaptées. Tel est l’objectif de la série de colloques organisés annuellement par le CESE .

Les 1er et 2 décembre, s'est ainsi ouverte cette première session – proposant de débattre sur les moyens de mieux vivre ensemble – autour d’une vingtaine d’orateurs, parmi lesquels Pascal Perrineau, Julia Kristeva, Souleymane Bachir Diagne, Tahar Ben Jelloun, Gilles Kepel, Jean-Pierre Jouyet, Pierre Rosanvallon… Animés par Roger-Pol Droit, journaliste et chercheur, Érik Izraelewicz, directeur général du Monde, et Luc Bronner, rédacteur en chef au Monde, les différents intervenants ont échangé sur les règles de la reconnaissance mutuelle au sein de la société française, dans le respect des valeurs propres à notre République.

RÉPUBLIQUE ET RELIGION

Ainsi, pour la table ronde « La République et les religions », Henri Peña-Ruiz, philosophe et maître de conférences à Sciences Po, a indiqué dans son intervention le sens de l’émancipation laïque. « Ni favorable ni hostile à la religion, à l’athéisme, ou à l’agnosticisme, la laïcité requiert que la République les traite de façon égale tout en leur restant extérieure. » Danièle Hervieu- Léger, sociologue et directrice d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), a évoqué la logique paradoxale d’une société post-chrétienne : « La scène individualisée, pluralisée et dérégulée du religieux est aussi le théâtre d’une montée des identités communautaires qui ébranle les certitudes sécularistes et prend la laïcité au dépourvu. » Pour Shmuel Trigano, philosophe et sociologue, professeur à l’université Paris X Nanterre, « Le problème ne relève pas tant des religions que de la démission de l’État. On ne doit pas confondre la sécurité publique et les relations inter-religieuses. La case manquante pour le vivre ensemble, c’est la référence à la nation. »

ÉCOLE

La table ronde sur l’école a donné la parole notamment à Michel Zorman, médecin au CHU de Grenoble, spécialiste des troubles cognitifs de l’enfant : « Parmi les pays les plus riches, la France a l’une des écoles les plus inégalitaires. Le niveau social et culturel des parents prédit fortement le parcours scolaire de leurs enfants. La probabilité d’effectuer un parcours scolaire diplômant pour les enfants issus des milieux populaires a diminué au cours de ces dix dernières années. Pourtant, il n’y a pas de fatalité de l’échec scolaire. » Marie Duru-Bellat, sociologue et professeur à Sciences Po Paris, a insisté sur l’importance d’une évaluation la plus objective possible de ce qu’acquièrent les élèves, évaluation également comparable d’un site à l’autre pour que les parents aient confiance dans le système éducatif. L’objectif est que soient alors révélées les éventuelles inégalités de qualité de l’offre éducative d’un site à l’autre afin d’être corrigées. L’évaluation ainsi conçue pourrait donc être un vecteur de confiance et non de défiance !

Yves Zehr, PDG du groupe Coop A lsace et président de la FNCC, membre du CESE et rapporteur du « rapport annuel sur l’état de la France », est intervenu le 1ER décembre sur le thème « Le moral des Français en berne : ressenti ou réalité ? ».
Le 2 décembre, pour la table ronde « Un état, des territoires », Jean- Paul Bailly, PDG du groupe La Poste et membre du CESE , Jacqueline Doneddu, cadre de la fonction publique territoriale, membre du CESE et rapporteure de l’avis « Quelles missions et quelle organisation de l’État dans les territoires ? », et Xavier Nau, professeur de philosophie, membre du CESE et rapporteur de l’avis « Les inégalités à l’école » ont exposé leur opinion.
Sur la thématique « Climat : à qui faire confiance et pourquoi ? », Jean Jouzel, directeur de recherches au CEA , prix N obel de la paix et membre du CESE , s’est exprimé longuement.

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